SIMBORO Latifa alias Latifa mougou : une jeune pépite d’or

 SIMBORO Latifa alias Latifa mougou : une jeune pépite d’or

SIMBORO Latifa, connue sous le nom de LATIFA MOUGOU est une femme entrepreneure, cheffe d’une entreprise qui transforme les céréales en farine, répondant ainsi aux besoins des ménages et surtout des personnes diabétiques.

Economiste agricole de formation, Latifa MOUGOU a toujours nourri l’envie d’entreprendre dans un domaine qui va contribuer au développement de l’agriculture de son pays. Et dans ses recherches, elle constate que les farines de céréales sur le marché ne sont pas de bonne qualité souvent. Deuxième constat, ces farines ne répondent pas aux besoins alimentaires de tout le monde. Le déclic de faire LATIFA MOUGOU est venu de là dit-elle: « Ok, moi je vais produire la farine de différentes céréales mais différemment pour que ça réponde aux besoins alimentaires des ménages. C’est pour cela mes farines sont variées ».

Pour ce faire, Latifa SIMBORO a d’abord effectué un stage au projet Sésame dans la boucle du MOUHOUN où leur principale activité était de faire des coopératives de producteur afin de mettre en place des activités groupées. Elle a remarqué que les hommes étaient plus motivés que les femmes. En cherchant à savoir pourquoi, les hommes répondent qu’en fait les femmes leur appartiennent à eux donc si eux ils partent écouter, ils vont retourner donner le message à leurs femmes. Ils vont ensuite prendre ce que leurs femmes ont produit et ajouter  à ceux qu’ils ont eu pour vendre. C’était inadmissible pour Latifa SIMBORO.

Après son stage, Latifa SIMBORO a décidé de mettre en œuvre ses plans. Elle avait besoin de matière première, besoin aussi que les femmes se forment qu’est-ce qu’elle fait? Elle nous dévoile sa méthode: « Je me lève, un bon jour, je pars par exemple à FARA, une zone que je ne connais pas. Je pars, je m’annonce au commissariat que je suis venue pour rencontrer les femmes. Je me présente et je pars. Je pars rencontrer le chef coutumier, je dis: j’aimerai échanger avec les femmes du village. Il dit ok vient demain matin à telle heure, je vais regrouper les femmes pour toi. C’est ainsi que j’ai échangé avec plusieurs femmes. »

L’entreprise est née en 2020, sous le nom de FASO AGROBUSINESS et par la suite, dans le but de se formaliser et, comme la fondatrice connu déjà sous le nom de LATIFA MOUGOU, elle a attribué ce nom à son entreprise. Ainsi l’entreprise de LATIFA MOUGOU propose différentes farines de céréales: pour nourrissons, adultes, vieillards et personnes diabétiques qui ne doivent pas consommer les mêmes farines.

Les débuts de LATIFA MOUGOU n’ont pas toujours été faciles peut-elle encore se rappeler « Maman n’était pas trop d’accord parce qu’elle me voyait déjà dans un bureau climatisé avec un salaire par mois. Dire que j’ai fait tout ce parcours pour venir vendre MOUGOU. Elle trouvait ça quand même osé. Elle disait que je pouvais faire ça comme une activité secondaire et puis chercher ailleurs ».

Latifa MOUGOU prête pour une livraison de farines

Latifa SIMBORO a choisi de vivre sa passion en renonçant à la vie d’une personne salariée. Elle a préféré surmonter toutes ses difficultés et de nombreux préjugés pour être cheffe d’entreprise. Ce qui avait pu la ralentir a été le leitmotiv pour elle quand la force semblait lui manquer :« ça n’a pas été facile même ma petite sœur quand j’essaie de la recadrer par rapport à l’école; faut prendre au sérieux les études : Qu’est ce qu’elle me dit tu as fait l’université qu’est ce que tu fais? Tu vends mougou. On n’a pas besoin d’aller à l’école pour vendre mougou. »

 

Aujourd’hui LATITFA MOUGOU n’a rien à envier à un fonctionnaire. Elle vit pleinement sa passion et est créatrice d’emploi vu le nombre de femme qu’elle emploie. En voyant sa détermination puis le courage qu’elle a à surmonter les difficultés dans son travail, sa famille n’a pas pu faire autrement que de la suivre, de la soutenir. Connue de beaucoup de personnes et grâce aussi à la télévision nationale qui a fait une interview sur elle. Latifa Mougou ne cesse d’engranger des victoires.

 

 

Une partie de l'équipe de Latifa Mougou

Agriwomen est une coopération qu’elle a aussi mis en place afin d’allier les femmes de la ville et celles du milieu rural. Pour elle, les femmes du milieu rural ne sont pas au courant du marché; elles vendent si elles ont un souci, elles enlèvent des sacs, elles partent revendre et elles reviennent. Avec la coopérative qu’elle a initié, les femmes pourront vraiment s’en sortir. Une coopérative où elles vont former des ventes groupées. Une vente groupée à laquelle les femmes qui sont aussi dans les villes et qui prennent la matière première peuvent aussi en bénéficier. Une manière pour que les femmes rurales sachent ce qui se passe sur le marché, les prix qui sont sur le marché et aussi leur donner une clientèle fiable. Une clientèle qu’elles pourront appeler lorsqu’elles décident de faire la vente groupée

La difficulté réside actuellement dans le fait que LATIFA SIMBORO n’arrive plus à avoir la matière première nécessaire pour ses activités. Elle est donc parfois obligée de se faire envoyer la matière première sous forme de colis. Elle ne peut plus se déplacer à cause de l’insécurité que connait le pays. Souvent, les produits qui lui parviennent sont avariés et impropres à la consommation. Elle est ainsi obligée de jeter et de redemander d’autres produits. Ce qui rend son activité un peu compliqué.

La deuxième difficulté, c’est aussi que beaucoup de pays de la sous région commandent des marchandises mais qu’elle ne peut pas expédier parce que c’est interdit pour le moment d’envoyer des dérivés des céréales hors du pays. Elle a dû arrêter la commercialisation et la transformation du fonio à cause de l’insécurité.

De la farine conditiontionée

Cependant malgré les difficultés, elle ne s’avoue pas vaincu parce qu’elle a un but à atteindre et elle s’adapte à toutes les situations qui l’empêchent d’évoluer donc pas question d’abandonner. Elle trouve des solutions pour continuer son travail. Son combat est de permettre à la femme de remplir son rôle dans le développement de l’agriculture.

Et dans tout ce qu’elle fait, c’est de travailler plus avec les femmes parce que quand on parle de développement on entend plus Femme. A partir de l’agriculture que font les femmes, Latifa SIMBORO essaie de les mettre en activité avec elle, question qu’elles puissent continuer en dehors de la saison pluvieuse. Et elle pense qu’en étant en coopérative les femmes pourront mieux se développer qu’en étant en seule. C’est l’idée qui est derrière cette coopérative, avoir un emploi du temps après la saison pluvieuse

Latifa SIMBORO adresse un message aux femmes qui sont en milieu rural.

Les femmes ont tout pour réussir. Elle leur demande surtout d’avoir une activité au-delà des activités pluviométriques pour qu’elles puissent faire des activités rémunératrices sur ce qu’elles récoltent. Il ne suffit pas de récolter et s’asseoir. Se mettre en coopérative pour se développer. Elle leur demande de croire en elles, de croire en ce qu’elles font, de croire en leurs capacités, à leur détermination, à leur courage et surtout la patience pour faire d’elles des pépites d’or. Elle encourage surtout à embrasser le domaine de l’agriculture pour le développement de l’agriculture parce que si on veut développer le pays, on doit développer l’agriculture.

Posts liés

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *